auteurs des éditions de la gare - initiale R
France
Auteure de théâtre associée à la compagnie les Chants de Lames, Natalie Rafal écrit les textes des six dernières créations de la compagnie. Ses pièces s’adressent tant au jeune public qu’au tout public : Ailleurs l’herbe est plus verte ? ; Où étais-tu ? road-movie amoureux poétique et déjanté ; Ferme les yeux et regarde au loin ou le guide pour réussir sa vie ; Comment Marie Forte-Cuisse réussit à alléger le poids de l’histoire (et elle-même par la même occasion) et Les mots qui tombent du ciel.
Ses pièces sont publiées chez Lansman, aux Cahiers de L’Égaré et aux Éditions de la Gare.
AUTOPORTRAIT (bocal agité #39, 2017)
– Où es-tu ?
– Dans le bocal.
– Que fais-tu ?
– Tourne en rond. Me tourne autour. Lui tourne autour. tourne me retourne me détourne. M’arrête. Fais des bulles. Je bulle.
– Où es-tu ?
– Dans la salle de bain avec ma mère. Je brise le bocal. Le sang gicle. Un poisson rouge agonise à mes pieds. Ma mère hurle. elle veut noyer le poisson, je veux sauver ma peau. Alors j’écris, seule, en groupe, en résidence, en collectif… J’écris. Dans le métro, les trains, les gares, les avions, partout. À Gare au Théâtre aussi, j’écris.
J’aime son bocal, nos méninges qui s’agitent, les idées qui s’échangent, les mots qui gravitent, les phrases qui s’accumulent, le tic-tac du compte à rebours, les gens qui s’assoient, se lèvent, réfléchissent, grignotent, se grattent, regardent par la fenêtre, vont se promener, visitent, fument, boivent du café, s’empiffrent, se regardent, se sourient, compatissent.
J’aime la surprise qu’on se fait à soi-même. Et aux autres. La fébrilité des derniers instants. Les corrections des dernières minutes. L’attente des invités. Nos textes, jetés en pâture. Le retour chez soi, pendant que comédiens et metteurs en scène s’emparent de nos mots, de nos espaces, de nos rêves. Puis, la découverte. Nos phrases qui prennent vie. Là, devant nous. La magie. L’émerveillement. L’enchantement.
Voilà pourquoi j’écris. Pour ce réenchantement permanent.
France
AUTOPORTRAIT (avril 2017)
– Qui es-tu ?
– Je m’appelle Sylvain... Sylvain Renard.
– il y a de nombreux Sylvain Renard... Ils ont des professions très diverses. il y a un entraîneur sportif, un politique, un photographe, un strip-teaseur, un médecin... Tu es lequel ? Que fais-tu parmi nous ?
– Depuis pas mal d’années, j’essaye... enfin... je fais du théâtre...
– Pourquoi ?
– Je ne sais pas vraiment... Pourquoi je fais ça... ? C’est la vie... Les rencontres... Il y en a eu tant de déterminantes. Je ne peux pas les raconter, c’est trop de gens qui ont compté et comptent encore.
Ce qui est certain, c’est que maintenant j’aime faire ça... Je vais au théâtre, je pense au théâtre, des fois, souvent, j’écris du théâtre, des fois, j’en publie. Des fois, je mets en scène... ou encore j’en lis. et puis, j’aime parler théâtre. Voir comment les autres en font. Comment ils en écrivent. Ça ne s’arrête jamais. Des fois, rarement, j’en ai marre, mais ça ne dure pas.
– Et tu écris quoi ?
– J’ai écrit pas mal de pièces dans lesquelles ça parle de notre monde et de nous avec, soudain transformés par les technologies. et puis, il y en a d’autres où ma vie s’engouffre dans les décors, dans les personnages, dans les silhouettes, tout ça est transmuté et alors... Ça devient d’une étoffe différente dans laquelle ma vie est l’un des fils. C’est ce qui s’est passé au bocal. Ma vie était l’un des fils, Vitry en était un autre. Peut-être, sûrement, quelque chose adviendra là... en tout cas, c’était très puissant de voir aussitôt incarnés sur le plateau les fantômes de Traces.
France
Sabine Revillet est comédienne et autrice. Elle est tombée dans l’écriture un jour dans le métro, c’est là que son premier texte est arrivé : Pardon. Depuis elle écrit, joue, se cache, explore secrètement, échoue, marche, teste. Sa pièce Fissure de sœur a obtenu les prix Guerande et les Journées de Lyon et quelques autres de ses textes sont publiés aux Editions Théâtrales, Les Cygnes, Librairie Théâtrale, Color Gang, Drameducation, La revue Espace(s)...
AUTOPORTRAIT (avril 2017)
Sabine Revillet adore bouger d’un point a à un point B, zigzaguer entres les points.
De Montréal à la Guadeloupe, nager dans l’Océan Pacifique, grimper sur les montagnes escarpées de l’île de La Réunion, faire un aller-retour à Rennes, visiter la Macédoine, une ancienne mine de charbon en Pologne, et atterrir ici à Vitry-sur-Seine pour, au cours d’une journée, fouler l’herbe, explorer un pont, se perdre dans les couleurs des graffitis géants, observer les écluses, les mégots de cigarette. Une journée pour observer la ville et ses habitants, regarder la poésie vagabonder d’un visage à un autre, rebondir sur le trottoir, sur son cahier, sur ses mains, son stylo, l’écran de son ordinateur. Écrire ce jour-là, un début, (balbutiement) ayant pour titre : Derrière la silhouette des arbres.
Derrière la silhouette des arbres, c’est l’histoire d’un gang de filles... Quatre filles font peur à un garçon, et le garçon : Alfred a tellement la trouille qu’il fuit à grandes enjambées... En même temps, ça le démange d’y retourner, de faire demi-tour, d’explorer ce nouveau territoire. au nom du risque à prendre, d’avoir de nouvelles choses à vivre, il décide de revenir sur ses pas, même si c’est dangereux. C’est quand même vraiment dangereux les filles.
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AUTOPORTRAIT (juillet 2018)
Faire des histoires c’est une chose, mais les écrire ? Les raconter ? elle peut pas s’en passer. Faudrait p’tet des fois, non ? surtout quand à chaque fois, elle a les cheveux qui se dressent de terreur à l’idée que quelqu’un va les écouter…
Et si c’était vraiment trop nul, trop ado, trop cucul, trop crado, trop brouillon, trop plan-plan ? Z’avez vu le nombre de trop ? alors du coup y en a trop, toujours trop. ça fuse tellement que ça ressort par toutes les brèches, ça explose le chapeau ; et le plateau. ça déborde ça dégouline et on s’en fout partout. on sait plus quoi en faire…
Mais que faire ? Faut bien que ça sorte quelque part sinon c’est elle que ça rendrait folle non ? alors bah tant pis pour vous !
Et poisson d’avril !
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AUTOPORTRAIT (juillet 2018)
Claire ruppli. elle est née au siècle dernier, ce qui justifie son côté un peu rétro. en général, vous la trouverez sur un plateau de théâtre, ou de cinéma. elle joue. en ville, elle vole sur son vélo. Le soir, elle va souvent dans les salles obscures. elle parle les langues étrangères qui l’emmènent à l’autre bout du monde souvent. elle écrit soit avec un stylo, soit avec une caméra, soit en tapotant sur le clavier. danseuse entre autres de claquettes, elle vous dira écrire avec ses pieds…
Ce texte a été écrit dans la mezzanine d’une gare de théâtre, avec vue sur l’extérieur, entre quai de rer, immeubles et cheminées lointaines, rails d’ancienne gare, amas de bois, et un arbre. Va savoir pourquoi des chansons sont venues ponctuer cette histoire…
Elle et Lui, gardiens d’un autre âge, sont visités par eux les habitants de la tour, cette ville de demain qui a poussé dans la cour… Quelle forme donner à un écrit pondu en huit heures, qui sera monté en deux jours ? Le résultat : un style un peu « baba », avec ombres et guitare !
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