delagare & cie gare au théâtre

auteurs des éditions de la gare - initiale G

fatima gallaire

fatima gallaire

AUTOPORTRAIT (Mars 1999)
De toutes les erreurs que j’ai faites dans ma vie, ECRIRE est celle que je revendique avec le plus de véhémence. Je l’ai rencontrée tôt - cette magnifique déviance - qui m’a fait commettre alors quelques poèmes naïfs, aujourd’hui détruits. Mon adolescence hautement rêveuse et cloitrée par l’internat et par la guerre s’enfonça avec délice dans cette erreur première. Me restent quelques lambeaux jaunis, plus touchants que talentueux d’une prose diariste, tenue pendant sept ans. Ma période estudiantine me fit découvrir la nouvelle et, persistant dans mon erreur première, je m’adonnai furieusement à ce genre littéraire qui me rappelait la grâce des veillées enfantines. A l’âge adulte, c’est le théâtre qui m’ouvrit les bras. Je m’y laissai choir avec extase, commettant l’aberration d’écrire vingt-cinq pièces. J’ai rêvé aussi de pécher par le roman.Voilà bien une faute que j’espère... accomplir de façon grandiose.

vahagn galstian

vahagn galstian

Erevan - Arménie

françois gantheret

françois gantheret

jaoudet gassouma

jaoudet gassouma

Algérie
AUTOPORTRAIT (Avril 2001)
Vroom ! Se dit Jaoudet du haut de sa... hauteur, lui qui était né un 19 juillet 1966 pas loin de l’Isère (38 et des poussières...) Il grandit en Algérie, va aux Beaux-Arts, se tape un Magistère en Art et Communication, il écrit comme journaliste, et il peint comme il vit... C’est-à-dire en souffrant ! Il adore sa petite femme Souad et ses jolis yeux verts. En attendant d’être fortuné, il cultive son infortune... Ah ! Le P.S du Nota-bene est qu’il n’aime pas parler de lui, alors je parle de lui... à ma Place...

claire gatineau

claire gatineau

Belgique
AUTOPORTRAIT
Quelques mots. Quelques mouvements, respirations arrachées à l’espace et au temps, avec le désir que s’y dessine un peu de sens et des rencontres, Sans qui rien ne serait, ni même mes doigts pour appuyer sur ces touches.

françoise gaume

françoise gaume

amans gaussel

amans gaussel

AUTOPORTRAIT (Juillet 2001)
D’emblée mon prénom m’a dit (en latin) : « aime ! » J’ai dit d’accord. Depuis, je mène une grande recherche pleine de grands coups d’éclats sur (grosso modo) le rêve, l’étirement et la profération. Tu peux venir me retrouver à Belval.

edik ghazarian

edik ghazarian

Erevan - Arménie

alain gintzburger

alain gintzburger

michaël glück

michaël glück

AUTOPORTRAIT DU NON-DIT (Février 2002)
Ce que je ne dis jamais fontaine de ton eau ce que je ne dis jamais s’est depuis si longtemps tu ou depuis si longtemps s’est tué ou depuis si longtemps a été tué ou encore ce que je ne dis jamais je ne cesse de le dire sans savoir que je le dis ce que je ne dis jamais je le dis mais vous ne l’avez jamais entendu ou encore ce que je ne dis jamais c’est ce que vous attendez que je dise et si vous savez ce que vous attendez à quoi bon que je le dise ce que je ne dis jamais c’est le vide que je laisse à ce que vous n’attendez pas ce que je ne dis jamais a besoin de la nuit pour venir vers le jour a besoin du jour pour inventer une autre nuit je ne dis que cela ce que je ne dis jamais malgré tout contre tout j’écris pour ce que je ne dis jamais.

gilles granouillet

gilles granouillet

AUTOPORTRAIT (Mai 2008)
MA VIE AVEC BREJNEV POILS SUR LA TETE Décevants, quelconques mais toujours là. Depuis qu’on me parle de mes cheveux, c’est pour me prédire une calvitie prématurée. À cause des tempes très dégarnies (on les devine sur la photo). Je dis que les tempes dégarnies sont un signe de virilité : il s’agit là d’une implantation particulière de la masse chevelue, implantation qu’on ne retrouve pas chez les femmes. Rien à voir avec un signe annonciateur de calvitie. J’en suis la preuve vivante. Question : est-ce qu’une particularité anatomique exclusivement masculine est forcément un signe de virilité ? À creuser... Cela dit j’adore me moquer et particulièrement des chauves... SOURCILS Trop fournis et depuis très longtemps. Dès l’âge de 13-14 ans. Au collège on m’appelait Brejnev. Aujourd’hui on ne m’appelle plus Brejnev. Alors que je suis toujours aussi abondant en poils au-dessus des yeux. Questions : est-ce parce que Brejnev est moins populaire, est-ce parce que les jeunes générations qui éclaireront notre avenir (je ne parle de mes sourcils qu’avec les jeunes générations qui éclaireront notre avenir) ont oublié la figure broussailleuse et boursouflée du chef des popov qui agitait une main de métronome tous les premiers mai avant d’être reconduit dans son congélateur ? Sous-question dans la question : vous qui l’avez connu, depuis combien de temps Brejnev était-il mort avant de mourir ? Retour à la question principale (mes sourcils pour ceux qui ont du mal à suivre). Est-ce que devenus adultes mes sourcils éveillent la crainte chez les rares plaisantins qui m’entourent ? La crainte au point que personne n’ose évoquer leur ressemblance avec ceux de B... une sorte d’autorité indiscutable comme pouvait en avoir... Brejnev ! En effet personne dans toute l’URSS ne s’est jamais permis de dire à Brejnev qu’il avait les mêmes sourcils que Brejnev Troisième et dernière question : est-ce parce que le poil est beaucoup mieux accepté chez l’homme presque quarantenaire (et encore, je triche...) que chez l’adolescent tout juste pubère (c’est pour la rime...) ? Et si oui pourquoi ? À creuser... Cela dit, je ne me moque jamais d’un vieux communiste surtout s’il est vieux. OREILLES C’est le principal reproche que je ferais à cette photo : on n’y voit presque pas mes oreilles qui sont belles. Oui mesdames, j’ai de belles oreilles et si vous me le demandez gentiment, je suis prêt à vous les montrer. Question : est-ce que ce photographe que je ne connaissais pas et que je n’ai jamais revu me voulait du mal ? Peu probable... En apparence... Une minutieuse enquête dans l’histoire du communisme de ces soixante-dix dernières années m’amène à la révélation suivante : Brejnev ne fut jamais, je dis bien jamais, photographié sans chapeau : autrement dit, ses oreilles, qu’il avait sans aucun doute superbes, ne furent jamais révélées à la multitude des masses prolétariennes. Ses sourcils, toujours. Question : pourquoi, quelle que soit l’époque et le sujet, cette volonté de salir l’image de l’homme à gros sourcils dans l’internationale photographique ? À creuser... TARF Voyez-vous, je n’ai jamais eu de nez mais un tarf. Une chose qui me poussa au milieu de la figure à l’âge où l’apparence a tellement d’importance... Un tarf ! donc... Moi qui aurais tellement voulu cette petite chose attendrissante et sensuelle portée par les copains de récré... Eh non, pas pour moi. Un blaze, un vrai : Brejnev en haut, au nord, la péninsule de Cyrano en dessous, au sud,comme la botte d’Italie. La beauté cachée des laids, des laids... écrivait Gainsbourg qui savait, lui... Pas de question, pas de réponse, la sale gueule mais on n’y peut rien... Mais le temps qui aplanit tout fit son ouvrage... Et les années passant les petits nez coquins se transforment en grosses fraises informes, alors que le pic s’érode doucement... Vengeance ! Oh vengeance... Je me moque très peu... Sauf des chauves à grosses fraises. COU Du lapin. On s’habitue à tout. Sauf à ce qui survient sans qu’on ait le temps de s’y habituer. J’avais dans le couffin, élancé comme une gazelle, un cou qui laissait supposer une lignée princière, une pensée altière et puis, deux trois bières de trop, deux trois nuits à réinventer le monde, voilà que me pousse un bout de tuyau gras entre les clavicules et le menton. Un truc qui sent le représentant de commerce en fin de tournée, le social démocrate en plein banquet de communion. Le naufrage. Pour tenter un radeau j’ai acheté cette veste à col Mao. C’est pire. Elle crée le contraste. Je l’ai achetée chez Spot. Pas chère donc. Même que je me souviens avoir été surpris de trouver une veste à col Mao chez Spot. Et pour si peu. Je retourne l’étiquette : Made in China. J’ai pleuré. J’ai vu mon Brejnev me faire les gros yeux et froncer les sourcils. Je la voulais pour faire homme de gauche. Le type dans son époque mais attaché à certaines valeurs... de gauche. Et puis là... made in China... Vu le prix, j’imaginais le salaire des mères de famille chinoises qui l’ont fabriquée à l’autre bout de la terre, j’imaginais les couturières françaises en larmes devant la grille de l’usine définitivement fermée. Je l’ai prise quand même. Dedans je ressemble à ce que je suis. C’est bien fait. Je me moque plus. Surtout pas des hommes de gauche en col Mao.

moni grego

moni grego

PORTRAIT par Yves Ferry (photo Didier Leclerc) (Octobre 2001)
Auteur, metteur en scène, actrice, en elle ce qui touche, d’abord, c’est la lumière et c’est l’enfance. Elle peut prendre en charge les plus subtils niveaux du jeu, dire une chose et une autre en même temps, devenir sous nos yeux comme une création étrange avec des façons de gestes si magiques que la vérité la plus simple, l’émotion la plus familère peuvent passer dans la sophistication la plus brillante, où le strass et les paillettes ne cessent de nous donner, finalement, que les plus doux éclats d’une parole pure. Elles est la présence d’un chagrin ancien, le sourire attendu depuis longtemps, l’élégance tenue d’une vibration inimitable. Personne seule, actrice au monde abandonnée, elle tient dand ses mains comme le fil d’acier qu’un cil d’orage aurait laissé filer, dans le théâtre, pour qu’en ses doigts qui le dévident un autre azur se tisse, où sa voix chante.

perrine griselin

perrine griselin

AUTOPORTRAIT (Février 2002)
Un cabriolet deux places, bleu marine... Une ligne classique d’une rare élégance. Des banquettes en cuir naturel piqué sellier, pour le confort et la tradition de l’artisanat ; un tableau de bord et un volant en bois sombre pour le toucher de la matière, la profondeur des tons et l’amour du travail bien fait. Un moteur endurant, parce que le but n’est pas de frimer mais d’arriver au bout. Une boîte de vitesses pas forcément très souple, dont il faut prendre l’habitude, une consommation réduite lorsque les réglages sont effectués régulièrement. Amortisseurs absents. Pas de conduite assistée.

franck grognet

franck grognet

AUTOPORTRAIT ( Juin 2000)
Prose minute, pour prise bocal. Né en 1969 - année érotique - tout me prédisposait à devenir un chiependale, sauf le destin. Après la diététique, ce qui est très utile dans les prises expresses de muscles, le rugby pour s’arranger de belles épaules, une belle gueule - pour autant qu’on sache s’arrêter au bon moment - j’effectue un virage décisif. Couché dans l’herbe, je constate que la nature m’entraîne plutôt à devenir un chimpanzé quà devenir un chiependale. L’idée de m’épiler me gêne, déjà que je fais du théâtre - c’est pas bon pour l’image. Je me rappelle soudain du petit Franck, curieux de tout, préférant écrire, peindre ou lire pendant les récrés plutôt que d’entendre son nom dans des bouches cruelles - bon j’ai gardé un pied de ce côté puisque je fais du théâtre... Mais je fais du "théâtre" pour en faire quoi ? Livré à cette question je décidai de devenir metteur en scène, vu que je savais pas quoi faire. Premier paradoxe, la France est sans doute le pays à la plus grande concentration de metteurs en scène de la planète, mais c’est aussi un pays qui ne possède pas d’école de mise en scène ? Qu’importe, je m’embarque pour Bruxelles et j’intègre l’INSAS. Au milieu de ma troisième année, mon cher pays me rappelle que je dois faire mon service et que n’étant pas dans une école reconnue par l’état, je pars dans quinze jours. Retour sur Lyon, je proteste et deviens objecteur. J’atterris à Villeurbanne, Salle Gérard Philipe. À mon plus grand bonheur, j’y croise des auteurs comme Durif, Jouanneau, Delaigue, Markowicz (...) qui viennent éclairer d’autre points de vue les renseignements de Jean-Marie Piemme, mon professeur. Je constate que je me suis remis à écrire et je rassemble les morceaux épars de mon premier recueil : "Intentions premières". Libéré, je retourne à Bruxelles et je découvre "l’Énéide" de Virgile en travaillant sur une adaptation de Denis Guenoun. Partagé entre l’envie de terminer l’école et le besoin de passer à une pratique concrète pour fonder mon expérience, je mène les deux de front. 1997 : diplôme et retour sur Lyon avec la Cie Jeff, "Alternatives Moulins" présenté au festival Court-Circuit. J’hésite, rester sur Bruxelles, revenir à Lyon, partir pour Genève... Entre-temps les pages s’accumulent, peu à peu mon écriture dérive vers le théâtre. Avec Stéphane Daublain, on se serre les coudes pour implanter la cie à Lyon et pour explorer une technique d’adaptation théâtrale où l’écriture se compose en aller-retour avec le plateau. Trois ans après, "L’Énéide" ressurgit, s’impose à moi comme un texte fondamental que je dois adapter pour la scène. Paradoxe : je ne sais pas pourquoi. Je le fais quand même, à deux reprises, sous deux angles : "Le Périple troyen" et "Æneus (fragments)". "Jeune cie de théâtre lyonnaise", c’est quand même bien le marasme. Peu à peu s’apercevoir du nombre, du manque de formation, de structuration, de l’ironie du sort qui dote "l’émergence" d’une grande place dans les discours et d’une toute petite dans les budgets. Paradoxe ? Je décide d’aller voir ailleurs : j’écris pour des musiciens, pour le jeune public, je travaille en tant que directeur artistique pour d’autres équipes. Je redécouvre Daniil Harms et Karl Valentin ; je tente avec eux de passer mon petit monde au crible de leur univers. J’apprends les bienfaits de l’humour, surtout quand il est noir, qu’il décale vers l’absurde ou qu’il porte à l’autodérision. Je signe KNARF. Je visite les cafés, les entreprises, les écoles. J’apprends à rencontrer, à poser mes malles à costumes avant de sortir, à me composer une vie juste pour moi, à m’adapter à cette situation et aux hasards de la vie. Le dernier en date, la direction du Théâtre de la Platte. Surprise de taille, défi à la mesure de la surprise. Et j’ai dit oui ! Le reste est à venir...

cyril grosse

cyril grosse

AUTOPORTRAIT (Novembre 2000)
S’il m’était possible - en une longue phrase - de décrire les courbes - amoureuses et dilletantes - d’une vie, peut-être aurais-je profité du jour de mon suicide pour le faire. Mais cette description - autrement que sous la trame d’une rêverie concertée - me paraît improbable, et je préfère m’abstenir. Je pense à toi depuis deux ans. Je pense à ma grand-mère, Marguerite Bories, disparue le 2 Avril 1998.

jean-claude grosse

jean-claude grosse

AUTOPORTRAIT (Juin 2002)
À Pascal pour « Ainsi nous ne vivons jamais mais nous espérons de vivre »
Agneau de Dieu
J’ai attendu longtemps de passer sous l’arc de triomphe du monde Je suis passé roulé par la boue du monde Me voici enfin agneau si doux attendant le moment de folie collective pour redevenir loup

nidhal guigua

nidhal guigua

Tunisie
AUTOPORTRAIT (Avril 2002)
Nidhal Guigua. Comédienne. Écrivaine. Enfin. L’écrivaine. Retardataire. Et la comédienne... Cabotine. Je vous assure.
Nidhal Guigua. Féminin singulier. Assise. Assise. Assise. Je tiens à ce détail. Assise.

marion guilloux

marion guilloux

AUTOPORTRAIT (Septembre 2018)

Des yeux. s’il faut user d’un mot pour se peindre en quelques lignes, je dirais les yeux.

J’ai besoin d’yeux pour absorber le monde, l’embrasser et l’emprisonner dans mon regard.

Jusqu’à ce qu’il fonde, se dilue au fond de la rétine et devienne une foule de mots enchâssés les uns dans les autres.

Alors voilà, en quelques mots, je dirais: « Je suis des yeux qui écrivent ».

nina gustaedt

nina gustaedt